A quoi va servir une doula si j’ai déjà mon conjoint.e?
Une des inquiétudes que j’entends le plus sur le rôle de la doula est qu’elle va peut-être « remplacer un.e partenaire qui veut déjà être investi le jour J».
Parce que le métier de doula est encore assez méconnue en France, il est important de clarifier notre positionnement, notre éthique, les bénéfices, bienfaits et limites de notre rôle.
La première chose est qu’on ne ne réduit pas le rôle du conjoint.e : au contraire, on le magnifie. Mon rôle est différent et complémentaire du conjoint.e. Je renforce son rôle.
Je suis un point d’ancrage solide pour les DEUX parents à la fois. Le conjoint.e traverse aussi un gros voyage émotionnel qui nécessite un soutien, il devient aussi parent !
Contrairement au conjoint.e, je ne suis pas impliquée émotionnellement, ce qui me permet de rester calme et sereine dans les moments intenses.
J’emmène mon expérience du processus de naissance et du système de santé. La majorité du temps, le conjoint.e vit cette situation pour la première fois, ne connait pas les protocoles hospitaliers en place et ne sait pas forcément comment soutenir la femme qui accouche.

Ma présence ne rend pas le rôle du conjoint.e moins valable. Au contraire : cela l’aide a être plus présent, calme et focus.
Je suis une autre paire de mains pour soutenir maman et prendre soin d’elle, avant, pendant et après.
On se ne se marche pas sur les pieds ! Le conjoint.e a aussi besoin de boire, manger, faire pipi et parfois a juste besoin de sortir 2 minutes reprendre son souffle!
Si le conjoint.e est actif, super ! Je vais magnifier cela et le soutenir dans le rôle primaire. Je vais regarder « ce qui marche » et aider parents (et parfois soignants) à voir cela aussi.
Même pour un conjoint.e hyper investi, il peut y avoir des moments effrayants, ou tu perds un peu pied ! Tu regardes la personne que tu aimes vivre une expérience intense et douloureuse et tu te sens impuissant, perdu, effrayé.
Dans ces moments, je guide le.a conjoint.e et lui montre la direction pour reprendre son rôle. En 15 min, hop il se sent soutenu de nouveau et reprend du courage.
Avec ma présence, le conjoint se sent plus présent, capable et investi.
Je garde un oeil sur la logistique (heure, maman boit, fait pipi, lumières tamisées, musique, retour à la maison …)
EVIDENCE-BASED : Une étude (2008, McGrath and Kennell) a évaluée les effets de la doula et du conjoint.e qui travaillent en équipe : la doula réduit significativement le risque de césarienne (13% de césariennes) comparé a la présence du conjoint.e seul (25% de césariennes).